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Platine de moraillon marquée Au bon marché malle  RB997 en vente
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Aristide Boucicaut (1810-1877)

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Le magasin Au Bon Marché fut fondé en 1838 par les frères Paul et Justin Videau sous la forme d'une grande boutique

(douze employés et quatre rayons) de mercerie vendant aussi des draps, matelas et des parapluies. Ils s'associent en

1852 avec Aristide et Marguerite Boucicaut qui se lancent dans la transformation du magasin, développant alors le

 

nouveau concept de grand magasin avec un vaste assortiment large et profond, des prix fixés à faible marge et indiqués

sur une étiquette, un accès direct, le principe du satisfait ou remboursé et une mise en scène de la marchandise

dans un espace de vente : ce type de magasin ne vend plus simplement des marchandises mais le désir d'acheter

lui-même. En 1863, les Boucicaut rachètent les parts sociales des frères Videau, lesquels étaient effrayés par les

idées commerciales du couple.

En 1869, grâce à leur succès commercial, les Boucicaut se lancent dans l'agrandissement du magasin. L'architecte

Louis-Charles Boileau, succédant à Alexandre Laplanche, fait appel à l'ingénieur Armand Moisant pour la

construction de la structure du bâtiment (1870-1887); Gustave Eiffel, qui est couramment considéré comme

étant le constructeur du Bon Marché, n'interviendra qu'en 1879 pour réaliser un agrandissement qualifié de

peu considérable. Le Bon Marché passe d'un chiffre d’affaires de 500 000 francs, d'une surface de 300 m2 et

de 12 employés en 1852 à 72 millions de francs, une surface de 50 000 m2 et 1788 employés en 1877.

Cette expansion marque l'apparition d'une nouvelle classe sociale, les employés, classe moyenne qui

constituera la future clientèle des grands magasins1.

Pour attirer sa clientèle féminine, Boucicaut crée également les premières toilettes pour femmes, un

salon de lecture pour leurs maris le temps qu'elles fassent leurs emplettes, poste plus de 6 millions de

catalogues de mode (accompagnés d'échantillons de tissus découpés par 150 jeunes femmes uniquement

dédiées à ce travail) dans le monde entier au début du XXe siècle, parallèlement au développement du

service de livraison à domicile et de la vente par correspondance franco de port. Il développe la publicité

(affiches, calendriers, réclames, agendas annonçant des évènements quotidiens). Après les épouses, il

cible les mères en distribuant des boissons, ballons rouges ou des séries d'images pédagogiques en « Chromos »

pour leurs enfants, organisant aussi des promenades à dos d'âne. Les bourgeoises peuvent s'échapper du logis

où la société les cloître et passer plus de douze heures dans le magasin à essayer les produits, notamment des

vêtements avant faits sur mesure et désormais aux tailles standardisées. Certaines d'entre elles s'endettent ou

deviennent cleptomanes, d'autres sont troublées à l'idée de se faire effleurer par des vendeurs qui leur enfilent

gants ou chapeaux. La respectabilité du magasin étant remise en cause, Aristide Boucicaut fait engager des

vendeuses qu'il fait loger dans les étages supérieurs du magasin et qui représentent la moitié du personnel dans

les années 1880. En uniforme noir strict, elles sont licenciables et corvéables à merci mais peuvent bénéficier

de la promotion interne (second, chef de comptoir puis gérant selon une progression non plus à l’ancienneté

mais au mérite). Avec une gestion paternaliste inspirée par le socialisme chrétien de Lamennais, Aristide Boucicaut

crée notamment pour ses salariés une caisse de prévoyance et une caisse de retraite, un réfectoire gratuit,

un jour de congé payé hebdomadaire1.

Une salle de mille places est installée au sommet de l'immeuble pour accueillir des soirées.

En 1910, à l'initiative de Mme Boucicaut, afin de loger ses clients à proximité, est créé l'hôtel Lutetia qui reste le

seul palace de la rive gauche. Le développement du chemin de fer et des expositions universelles attire à Paris les

femmes de province et Mme Boucicaut cherche désormais à toucher une clientèle ouvrière par des prix toujours plus bas.

En 1911-1913 à l'angle de la Rue de Sèvres et de la rue du Bac, un nouveau bâtiment du Bon Marché, abritant

jusqu'en 2012 La Grande Épicerie, est construit par les Ateliers Moisant-Lauren-Savey, successeurs d'Armand Moisant.

 

 

 

 

 

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