x 

GRANDS MAGASINS PARISIENS

 

LA NOUVEAUTE A TOUS LES ETAGES

 

 

Comme nombre d’autres grandes métropoles d’Europe, Paris se métamorphose dès la première moitié du XIXème siècle. Sous l’effet des mutations économiques, des ateliers et mêmes de petites usines s’y développent, le chemin de fer arrive, les gares se construisent, la population s’accroît considérablement. En effet, la révolution industrielle exige une nombreuse main d’œuvre, issue en grande partie de l’exode rural.

La création de grands boulevards

Pour assainir la ville, où les habitants s’entassent dans des quartiers insalubres, les décideurs doivent repenser l’urbanisme pour assainir la ville. Paris est régulièrement le foyer d’épidémie comme le choléra, qui fera des ravages plusieurs fois au cours du siècle. Il faut y amener l’eau propre, évacuer les eaux usées, élargir les rues pour favoriser à la fois les déplacements des véhicules et la circulation de l’air. Au cours de la seconde moitié du siècle, de grands boulevards sont aménagés autant par souci d’hygiène et nécessité économique que par souhait de prestige, dans une capitale majeure en Europe occidentale.

En conjonction avec les évolutions économiques et industrielles, ce siècle voit aussi se développer la bourgeoisie. Alors que tout en bas de l’échelle sociale, les ouvriers travaillent 72 heures par semaine et que leurs enfants sont envoyés à l’usine dès l’âge de 7 ou 8 ans, les employés, commerçants, petits patrons, fonctionnaires … constituent le socle d’une bourgeoisie dont le haut de l’échelle est représentée par des banquiers, des hommes d’affaires, de gros négociants, des industriels. C’est précisément cette clientèle bourgeoise que cibleront les grands magasins conçus par des esprits entreprenants. Boulevard Haussmann, dans le quartier de l’Opéra, proche de la gare saint Lazare, s’ouvrent deux grands magasins emblématiques de l’époque : le Printemps et les Galeries Lafayette. Le Grand Bazar de l’Hôtel de Ville s’installe pour sa part Rue de Rivoli, qui fait partie de la grande trouée est-ouest de Paris achevée en 1855.

Une révolution dans la consommation

Construits spécialement pour mettre en scène un nouveau concept de consommation,

les bâtiments des grands magasins sont tout naturellement précurseurs dans leur architecture. Structures métalliques, larges vitres, dômes de lumière, escaliers spectaculaires, décoration surabondante : la structuration de l’espace affiche clairement la volonté des concepteurs d’attirer les foules. En s’ouvrant largement à la vue, les grands magasins ne ciblent plus les classes les plus riches, mais bien tous ceux qui ont de l’argent à dépenser, autant pour eux-mêmes que leur habitat. De l’habillement pour toute la famille aux jouets, meubles, literie, rideaux, articles de ménage, bijoux, ouvrages de dames, quincaillerie … certains d’entre eux proposent quasiment tout, pour tous.

Novateurs également par ce qu’on appelle maintenant le marketing, les grands magasins organisent leurs rayons et la présentation de leurs marchandises selon la psychologie des acheteurs. Chose à l’époque nouvelle, ils leur permettent même de toucher le produit. Ils diffusent largement leurs catalogues et vendent par correspondance en proposant des échantillons. Les prix sont fixes, les soldes créent une rotation des articles pour que la nouveauté fidélise les clients. Même certains travailleurs peuvent s’acheter, grâce à cette façon de commercer, des biens qui traduisent leur désir d’élévation sociale.

En révolutionnant les pratiques de consommation, les grands magasins bouleversent les mœurs de toute une société. Cet effet sera durable, et seule l’arrivée récente de la dématérialisation des achats par Internet oblige ce modèle vieux de 150 ans à se repenser.


 

 

 

NewsLetter

Contact

 Email
info@la-malle-en-coin.com

 Phone
+33 (0)3 88 93 28 23