Ce petit post sur le blog pour expliciter un point important ..
Je reçois parfois des demandes d'internautes me demandant une malle en chène ou une malle en noyer ..
Une malle en chène, ca n'existe pas ... Comment ça ?
Explications :
Les malles tirent leurs origines des coffres anciens.
Lorsque l'on construit un coffre, on ne se soucie pas de son poids, le but est qu'il soit éventuellement déplacable mais on ne voyageait pas avec.
On le fait costaud pour pouvoir s'assoir dessus, par exemple ..
A l'époque du coffre, on scie à la main, on rabote à la main .
Le coffre, qu'il soit à grain, de mariage ou de stockage de linge, il pouvait, selon l'aisance et les origines de son propriétaire, être réalisé en chène, en noyer pour les plus riches, ou en sapin pour les moins pourvus.
Parfois, en chataignier ou en fruitier, pour des applications plus professionelles.
On trouve également, pour les coffres de marine, de l'acajou et du camphre .
La malle répond, à l'epoque, à un cahier des charges différent. Certes, la norme iso n'existe pas, mais tel qu'elle le définit de nos jours : la qualité, c'est fournir le produit correspondant au besoin exprimé par le client .
A l'époque, on ne sait pas ce qu'est une norme mais on n'est pas bête pour autant et on sait donc écouter le besoin.
On souhaite faire un "bagage", un emballage, léger et suffisamment résistant aux conditions de transport de l'époque .
Imaginez les chocs que subit une malle sur une diligence, dans un train puis dans les paquebots ..
On a donc adapté le produit aux besoins ..
Le bois le plus adapté à la fabrication d'une malle est le peuplier. D'une part, c'est le bois le plus léger possible et, d'autre part, il est souple et comme son nom l'indique, il peut plier .
Pour compenser sa moindre résistance par rapport aux bois lourds, qui eux cassent sous un choc dysimétrique, on gaine, renforce la malle de lattes souvent en hêtre, on protège les arêtes par des cornières en métal, en cuir ou en lozine et surtout on protège les coins de l'objet de façon à ce qu'il ne casse pas sous un choc.
En France , Louis Vuitton, Goyard, Hermès, Moynat, Aux Etats-unis, Au Départ fabriquent tous en peuplier massif ou en contre-plaqué de peuplier selon l'époque.
En Allemagne, Suisse, Autriche... On construit également en peuplier, mais en adaptant les techniques de cintrage à l'étuve et en utilisant l'ancêtre de nos contre-plaqués ou de notre lamellé-collé.
Quelques exceptions : On trouve cependant 2 ou 3 constructeurs qui, sur une partie de leur gamme, construisent en allégeant encore la structure .. Cadre en peuplier, qu'ils recouvrent de papier journal verni... l'ensemble étant recouvert de toile enduite.
On trouve également des malles anglaises où le bois est remplacé par de l'osier et l'ame de la malle est faite d'osier recouvert de toile enduite.
Aux Etats-Unis
Le principe de constuction est différent... on construit avec des sections de bois beaucoup plus épaisses.
En Europe
Le 10 mm est une quasi règle, aux USA, on construit avec du pin, du pichpin et en epaisseur de 15, le plus souvent .
En gros, les américains construisent leurs malles comme des chars d'assault... Elles font la plupart du temps le double du poids d'une malle en Europe.