1.8  Les moins-values importantes sur une toile

Cette malle Louis Vuitton, cornières cuir, semble très belle au premier abord.

Une fois un zoom effectué, on constate :

Que la toile monogramme est fendue systématiquement entre chaque séparation de lattes et qu'une grande zone de monogramme manque.

L'intervention, pour corriger ou restaurer ces fentes, nécesssite plus de 2 jours de travail, à temps plein, d'un restaurateur compétent.

On se rapproche de la restauration d'un tableau (moins-value en l'état : 25 %).

Le coût important  de ces retouches fera baisser la valeur de la malle,  alors que, pourtant, on se trouve en présence d'une pièce de premier choix au départ.

De même, vous trouverez certaines pièces sur lesquelles il manque de la toile... Plus il en manque, moins la valeur est grande, au point qu'une

malle LV sans toile n'a plus grande valeur du tout.

Cette même pièce dispose d'un intérieur totalement dégradé :

Il faut refaire le gainage, le capiton, les rubans, l'intérieur est  manquant, il n'y a pas de clef, pas de sangle, pas de chassis.

Moins value en l'état : 10%

Autre exemple :

Ici, avec l'humidité, c'est l'ensemble de la toile LV qui est décollée.

Cela nécessite de recoller l'ensemble de celle-ci, puis de retoucher les défauts (moins-value en l'état : 30 à 50%)

Ci-dessus, une malle LV avec toile tissée, dont l'arrière est totalement moisi.

Si la toile n'est pas sauvable, cette malle n'aura aucune valeur (moins-value en l'état : supérieure à 50 %)

Les peintures ajoutées sur la malle (après coup) sont également une moins-value.

Les monogrammes d'origine avec des initiales, comme par exemple, P.D. ou H.L.M. également (du moins en France).

Par ailleurs, une bande d'écurie ou des initiales pourront être acceptées en France et pas du tout au Japon où la malle est préférée vierge.

1.9  Autres moins-value

Le cuir / la toile

Lors d'une restauration, le restaurateur ne peut pas effectuer certaines tâches, sous peine d'être sous le coup de la contrefaçon.

Le remplacement d'une poignée cuir, par exemple, s'il peut être fait, ne peut en aucun cas être fait en "marquant" la poignée neuve par un  logo "Louis Vuitton".

Ainsi, une malle restaurée, même parfaitement, subira une moins-value, en comparaison avec une malle disposant de ses poignées cuir d'origine.

De  même, on ne peut pas remplacer la toile ; seuls les ateliers Vuitton pourraient s'autoriser à le faire, mais, sur une malle ancienne, c'est peu probable car la différence de patine entre toile neuve et toile ancienne est évidente.

Ainsi, une malle ayant un côté de toile manquante est donc vouée à servir de base de cannibalisation, pour en restaurer une autre.

La bijouterie

Nombreuses sont les malles Vuitton, Goyard, etc. qui ont été réparées. On trouvera donc certaines pièces dont la serrure ou un crapaud n'est pas d'origine.

Le remplacement de ces pièces est onéreux, entrainant une moins-value également.

Le Bois

Le bois des malles (fût ou lattes) est parfois atteint. Ainsi, le remplacement d'une latte de renfort impose de démonter les clous, les équerres.

Il faut ensuite retrouver une latte ancienne adaptée et refaire la pièce manquante, trouver des clous identiques et monogrammés et enfin re-riveter à l'ancienne et à froid l'ensemble des clous.

La restauration :

Une restauration faite par un "bricoleur" avec par exemple :

-  De la peinture de ferronnerie...

-  Du miror qui tache la toile autour du laiton...

-  Des toiles recollées à la colle UHU  

-  Une serrure coupée, changée...

Entraine une moins-value importante car la restauration de ces pièces est beaucoup plus difficile ensuite.

Les FAUX (voir l'article sur la contrefaçon)

Il existe peu de faux en malles Vuitton, vous trouverez cependant :

-  Des malles de marque Constant Vuiton (un seul T) qui ne sont évidemment pas des Vuitton

-  Des malles de marque indiquant Vuitton sur l'adresse, mais avec une mauvaise adresse et le nom d'une autre personne

-  Des malles avec une serrure d'une autre marque

Sur la photo ci  dessus, alors que la malle semble intéressante, le vendeur omettait de signaler que la serrure n'était pas d'origine.

-  Des valises mais surtout des vanity-cases faux ou bidouillés, avec des lozines non marquées, clous non d'origine, etc.

Ici la serrure n'est pas LV, la lozine, les coins non plus.

-  Des pièces dont certaines parties ont été modifiées

-  Des malles wardrobe vidées de leurs éléments (importante moins-value mais ce n'est évidemment pas un faux) ; certaines sont recomposées de tiroirs d'autres malles et qui ont des teintes de jaune differentes.

Faux amis :

Une malle avec une étiquette Vuitton à l'interieur et des poignées LV ne signifie pas forcément que vous avez affaire à une malle Vuitton (l'inverse est également vrai).

Découpage d'étiquette et photocopie sont courants.

Par ailleurs certains ont été tentés de poser 2 poignées, 1 serrure Vuitton sur une malle qui n'est pas une Vuitton...

Ces bidouillages sont assez vite repérables lorsque l'on dispose de la malle devant soit ; sur photo c'est difficile.