La quincaillerie d'une malle s'appelle la bijouterie. C'est l'ensemble des pièces métalliques / laiton qui la compose. La quincaillerie représente toute l'ingéniosité des malletiers de l'époque, pour créer une structure solide.
Nous avons choisi de développer ce thème en vous montrant un éclaté de tous les éléments de la malle :
La partie basse correspond au fût de la malle et la partie haute est le couvercle, le tout est développé pour anoter et identifier chaque élément de la malle.
Sur une malle, la structure (son fût) est le peuplier. C'est un bois qui a été choisi parce qu'il est assez léger, et surtout, comme son nom l'indique, parce qu'"il peut plier = peuplier". Donc, la malle sur la diligence ne risquait pas de casser, en tombant, grâce à la souplesse du peuplier.
Puis, l'objectif du malletier était de protéger le fût des intempéries. Donc, il va l'habiller de cuir. Mais cette matière n'est pas facile à gérer avec la pluie, le cuir s'engorge d'eau, devient alors très lourd et surtout ne sent pas bon. Donc, le malletier va faire évoluer les matières extérieures, et y mettre de la toile.
Elle a été d'abord de la toile sèche.
Puis, la technique évolue et l'enduction va permettre de mieux protéger le fût en peuplier. Donc la toile est enduite.
Sur la toile, le malletier va apposer les bandes d'écurie, ce sont ces bandes de couleur qui représentaient l'écusson de la famille.
Donc, quand un couple avec deux enfants partaient en voyage, c'est une cinquantaine de malles qui étaient préparées par le personnel de maison ! Les bandes d'écurie permettaient de les regrouper à l'hotel ou sur le lieu de villégiature, pour les affecter à la bonne famille.
Les initiales et la couronne vont servir à identifier Monsieur ou Madame, avec leur rang social. Moins il y a de tige sur la couronne, plus le rang est élevé dans la hiérarchie sociale.
Une fois que le fût est recouvert, c'est la bijouterie qui va être placée sur la malle. Elle peut être choisie en acier laitonné, en laiton massif, en acier nickelé ou laiton nickelé, en alu, en palladium ou ruthenium.
La serrure et les fermoirs (ou le fermoir et les serrures, ceci est un choix esthétique) : ces pièces vont permettre de fermer le couvercle au fût, de manière sécurisée.
Ensuite, les coins sont choisis, selon une taille harmonieuse, par rapport à la taille du fût de la malle. Ils sont posés traditionnellement, comme sur la vidéo Youtube.
Puis, les poignées sont choisies, en cuir (avec des passants pour les fixer) , en métal ou en laiton. Elles sont au nombre de 1 pour les malles à chapeaux (dessus), 2 pour les malles courrier, voire 3 pour certaines malles cabine, pour que la poignet à l'avant aide à sortir la malle de dessus le lit de la cabine du paquebot.
Les lattes sont en hêtre et c'est un positionnement régulier qui va les mettre en place dessus, devant et à l'arrière. A chaque extrémité sera placée une équerre. Comme le reste de la bijouterie, l'équerre peut être en laiton ou en métal nickelé, chromé...
Les bordures de la malle vont être protégées des chocs par du métal, de la lozine (fibre vulcanisée) ou du cuir.
Les charnières seront mises en place pour permettre au couvercle de bien s'ouvrir et se refermer. Les centreurs permettent que le placement se fasse correctement.
Sous la malle, pour aider à son déplacement, on mettra des roulettes ou des boules de fond.
Ces pièces seront attachées par des clous retournés ou rivetés à froid.
C'est grâce à cette construction technique et astucieuse que les malles des années 1850 sont encore en bon état aujourd'hui.