Les métiers d’art sont aimés et, plus généralement, je pense, les artisans .
On cherche partout à ... promouvoir… vendre et il ne se passe pas un mois où je ne vois des initiatives pour créer des pépinières, créer des formations à la gestion. On nous propose une formation à la communication sur Instagram, ou une proposition pour rédiger nos posts... Sic .. re sic ..
Mais qui se demande quels sont nos besoins?
On a même crée un crédit d’impôt recherche spécial EPV .. mais qui le sait et qui le pratique, à part des entreprises de dimensions assez conséquentes.
A l ‘heure où les politiques vont débattre sur qui, quoi ou comment etc ..
Je voudrais évoquer COMMENT aider des petites entreprises artisanales comme la nôtre.
Si on veut aider les artisans d'art, on doit nous trouver des solutions de simplification administrative à l'export, par exemple, ou on se rendrait compte que la loi de 2022 sur les déclarations de TVA export est impossible à gérer, par un petit artisan et que, au premier contrôle fiscal, il sera redressé, parce qu’il n'a pas su, pas pu suivre des règles dingues. ..
Je pense que peu de gens connaissent les règles fiscales
Vous avez déja fait une déclaration de TVA sur marge, quand vous vendez dans 5 ou 10 pays différents dans le mois ?
C'est autant de régimes, de taux de TVA différents !!!! Si je vends en ligne un article à un particulier Suédois ou à une entreprise Allemande, c'est totalement différent.
Comment puis-je gérer ma marge ?
Je vends un produit 1000 euros, en ligne, sur notre site. S’il est acheté par un suédois, je dois payer 25% de TVA et s’il est acheté par un portugais, c’est 19 %...
Si, par chance, il est acheté par un chinois, c’est ZERO !!
Comment je fais pour définir mon prix ? N’importe quelle entreprise de négoce classique refuserait ce système.
Quand mon épouse passait 1 jour par mois, il y a 20 ans, pour faire notre administratif , c'est 3 jours mini par semaine maintenant !!
Autre exemple :
Avez-vous déjà essayé de faire un transit temporaire d'un meuble de Londres à Strasbourg, pour une restauration ? Sans être juriste, fiscaliste, transitaire .. bon courage .. et pourtant, c'est la réalité économique d'un métier d'art.
Il faut payer une taxe à l’import et une au retour, ou bien obtenir, auprès des douanes, une autorisation de gérer un transit temporaire, comme un transitaire et, dans ce cas, régler une caution de seulement 100.000 euros ..
Ou bien encore, payer un transitaire, pour qu’il fasse le job et dégrever votre marge de restauration de plus de 1000 euros de frais …
On marche sur la tête ..
Dernier exemple :
Une malle datant de 1890, achetée en Suisse... devient, aux yeux du fisc, un objet NEUF et, à ce titre, vous ne pouvez plus la vendre comme un bien d’occasion, vendu en TVA sur marge, mais comme un objet neuf, vendu en TVA de 20% classique...
Comment voulez-vous que le petit coutelier de Quimper ou un doreur à la feuille d’Isère puisse gérer, dans les règles fiscales, ces règlements complexes ?
Ex. dirigeant de groupe, épaulé d’une épouse ayant fait des études d’expertise comptable, nous avons pu, à l’aide d’un avocat fiscaliste, gérer cette complexité...
Mais, quand je vois les grands organismes de soutien aux métiers d’art, que je ne cite pas volontairement, ne rien faire et ne pas comprendre le problème, je m’inquiète !
Mesdames, Messieurs les décideurs, voyons ! On parle de métiers d'art, mais on applique les mêmes règles que pour Alsthom ou L'Oreal .. C'est ca qui ne va pas.
Les organisations qui représentent les artisans sont menées par L’Oréal , LHMH et d'autres grandes entreprises qui n'ont absolument rien d'artisanal dans leur fonctionnement .
J'aime ces entreprises et je les remercie pour leurs efforts, mais ils ne peuvent pas nous représenter.
Adaptez les règles aux problématiques.
Si vous voulez que les métiers d’art continuent de rayonner à l’étranger et exportent en masse, permettez-nous de le faire !
Et surtout, écoutez-nous .. le député local, à qui je faisais un courrier, m’a envoyé son assistant, pour me conseiller des solutions de logiciel de gestion... En résumé, il n’avait même pas compris la question ..