Goyard, Malletier à Paris depuis 1853 : Histoire d’un héritage discret et prestigieux
Les origines de Goyard : la Maison Morel (1792–1853)

Avant de devenir Goyard, la maison s’appelait Maison Morel, fondée à Paris en 1792. Elle était spécialisée dans la fabrication de malles, coffres et emballages pour les voyages. La boutique se trouvait déjà au 233 rue Saint-Honoré, une adresse prestigieuse qu’elle occupe encore aujourd’hui.

En 1853, François Goyard, jeune commis talentueux formé chez Morel, reprend l’entreprise à la mort de celui-ci. Il renomme la maison "Maison Goyard" et pose les fondations d’un style unique et d’une clientèle élitiste.
Émergence d’un style et d’un mythe (1853–1900)

Sous François Goyard, puis son fils Edmond Goyard, la maison développe une identité forte autour de valeurs clés : discrétion, excellence, et personnalisation. Très vite, Goyard se distingue par :

La création de la toile Goyardine en 1892, un motif en chevrons formé de petits points peints à la main, à l’origine sur toile de lin, coton et chanvre enduite.

Une spécialisation dans la fabrication de malles d’expédition, malles automobiles, malles pour chiens et coffres de présentation, pour une clientèle mondiale.

Une fidélité à l’artisanat pur, sans jamais céder aux tendances tapageuses.

Une maison au service des élites

Goyard attire au fil du temps une clientèle d’exception : aristocrates, artistes, têtes couronnées, industriels... La maison fournit notamment :

La duchesse de Berry, le duc de Windsor, Pablo Picasso, Coco Chanel, Jacques Cartier…

Les familles princières européennes, les maharajas indiens ou encore les grandes fortunes américaines.

Les créations sont souvent sur mesure, à l’image de la légendaire malle bibliothèque ou de la malle secrétaire, à la fois fonctionnelles et esthétiques.
Le choix de la discrétion : pas de publicité, pas d’e-commerce

Contrairement à d’autres maisons de luxe, Goyard a toujours cultivé le mystère. Elle ne fait pas de publicité, ne vend pas en ligne, et ne communique que très peu, préférant laisser parler la qualité de ses produits et le bouche-à-oreille de sa clientèle fidèle.
Un renouveau contemporain fidèle à l’esprit d’origine

En 1998, la maison est rachetée par Jean-Michel Signoles, collectionneur passionné de bagagerie ancienne. Sous sa direction, Goyard retrouve une vitalité nouvelle :

Ouverture de nouvelles boutiques dans les grandes capitales (Londres, Tokyo, New York…)

Réédition de modèles historiques

Mise en avant de l’artisanat français tout en préservant l’âme d’origine de la maison : un luxe discret, rare, presque confidentiel.

Goyard aujourd’hui : un malletier intemporel

Plus de deux siècles après sa fondation, Goyard reste l’une des dernières maisons indépendantes du luxe parisien. À l’ère des productions industrielles, elle continue à incarner l’art du voyage à la française, dans toute sa noblesse artisanale.

Chaque pièce Goyard est une œuvre fonctionnelle, pensée pour durer et transmettre : un savoir-faire qui rejoint celui des plus grands noms du patrimoine vivant.